Description
Valeur de l’herbe pâturée
L’alimentation est un poste coûteux en élevage, et la pâture, c’est 3 fois moins cher que les fourrages conservés. Maximiser son utilisation, c’est assurer des productions élevées tout en limitant l’apport de concentrés. Par ses décisions, l’éleveur joue un rôle clé dans le maintien ou l’accroissement de la valeur alimentaire des prairies.
L’herbe pâturée, un plat de choix !
- Le fourrage le plus digestible (70 à 80%) et donc un des plus riches en UF… au bon stade !
- Les mélanges graminées-légumineuses : les plus ingestibles des fourrages ! Les légumineuses sont 10 à 20% plus ingestibles que les graminées.
- Densité énergétique (UF/UE) élevée au stade feuillu.
- Pas de déficit en protéines digestibles pour l’animal (PDIE/UF > 95 g).
- Pas de déficit en azote dégradable : (PDIN-PDIE)/UF > 0 en général.
- Apport suffisant en Ca et P pour les associations graminées-légumineuses.
- Bilan anions/cations, teneur en protéines et en tampons favorables à la prévention de l’acidose ruminale.
- D’autres espèces non graminées et non légumineuses ont de bonnes valeurs : chicorée, plantain…
La qualité, ça se travaille
- Maintenir des stades jeunes en période de croissance : cycles de 20 à 40 j selon la région et la croissance.
- Introduire des légumineuses : elles permettent d’accroître la valeur protéique et énergétique, y compris quand l’âge de repousse augmente (reports sur pied).
- Pâturer ras en début de saison : plus de tallage et de feuilles chez les graminées, plus de lumière pour les légumineuses.
- Ne pas se faire déborder par l’herbe au printemps : sortir des parcelles du circuit de pâturage en cas d’excédent.
Des conseils pour réussir
- Faucher les refus ? Oui en fin de printemps ou en été si le pâturage n’a pas été maîtrisé.
- Limiter la fertilisation azotée pour favoriser les légumineuses.
- Maîtriser l’épiaison au printemps par un pâturage sévère ou une fauche dans les 15-20 jours avant l’épiaison (coupe des épis).
- Aller voir ses parcelles toutes les semaines pour en apprécier visuellement l’évolution (quantité et qualité).
« Nous avons analysé plus de 150 échantillons d’herbe pâturée entre 2007 et 2011 chez nos adhérents. Quelle que soit la saison, au bon stade, les valeurs mesurées sont au minimum de 0,90 UFL et 16 % MAT. Ces pâtures ont permis d’assurer des performances laitières de haut niveau et de réaliser une belle économie de concentrés. »
Nicolas Gaudilliére (Conseil Elevage, 25)
Impacts pour la durabilité
- Du fourrage pâturé, c’est une économie de concentré et un coût alimentaire maîtrisé
- Les pâtures à base de graminées et de légumineuses : peu ou pas d’engrais azotés et pas de pesticides
- Pâturer c’est aussi beaucoup d’énergie indirecte économisée : transport, stockage et distribution.
La couleur : un indicateur de valeur…
- Tout vert, c’est tout bon… Plus la proportion de jaune est importante, plus la qualité est faible.
- Tout feuillu : la qualité est là. Plus la proportion de plantes épiées est grande, plus la valeur baisse.
- Herbe d’automne : c’est quitte ou double. Elle peut être excellente (repousses vertes), ou très médiocre (si forte proportion tiges + herbe sèche résiduelle d’été).
Quelques références
- Tables INRA 2010 – Quae Editions
- Guide pratique de l’éleveur : produire avec de l’herbe, du sol à l’animal – Chambres d’Agriculture de Bretagne et des Pays de la Loire, avril 2011.
- Prevalim – (www.inration.fr) : calculer la valeur alimentaire gratuitement sur le web
- Evolution et estimation visuelle de la valeur nutritive d’une prairie – Jeulin et al., journées 3R, 2001.