Description
Rénovation des prairies pâturées
Dans la prairie, la proportion des espèces évolue en permanence en fonction des pratiques d’exploitation (fertilisation et fréquence d’utilisation). « Si je mets trop d’azote les légumineuses vont disparaitre et je favorise les ray-grass, dactyle, pissenlit,… rumex). L’état de mes pâtures a un impact économique important pour la bonne marche de mon exploitation ».
Un diagnostic préalable
L’observation de la végétation et la connaissance des pratiques de l’exploitation relative à cette parcelle permettent de connaitre l’état de la prairie et les causes de sa dégradation, puis d’envisager les solutions pour y remédier.
Pour rénover
Si la situation est très dégradée (niveau 3), le sursemis est toujours possible, mais sans beaucoup de chance de réussite ! La rénovation s’impose !
- Toujours choisir des espèces adaptées au milieu. Attention, la modification du milieu (pH, drainage…) prend du temps.
- Préférer des espèces « agressives » adaptées au pâturage : précocité de démarrage de végétation et d’épiaison, souplesse d’exploitation, remontaison, intérêt nutritionnel, faible risque de météorisation, résistance au piétinement, adaptation aux conditions de milieu (hydromorphie, température, …).
- Associer des espèces et variétés. Composer vous-même votre mélange de graminées, légumineuses et diverses, ou utiliser un mélange du commerce. Installer le dans les règles (attention au démêlange par sédimentation dans le semoir).
- Exploiter rapidement après le semis (pâture ou fauche selon la portance) pour limiter la concurrence des espèces présentes.
Des conseils pour réussir
Si le couvert prairial est encore bien dense, on peut améliorer sa prairie sans sursemis
- Alterner fauche et pâture.
- Fertiliser modérément les prairies pâturées.
- Maintenir une pression de pâturage élevée pour limiter les refus, fonction de l’herbe disponible bien sur !
- Eviter l’accumulation des refus sur une longue période : les faucher en fin de printemps et à l’automne pour maintenir la densité du couvert herbacé.
- Proscrire les passages de herses non justifiés, les broyages trop ras, le pâturage en mauvaises conditions de portance.
« Depuis qu’on fauche les refus tous les ans en juin ou début juillet, on ne fait plus de désherbage et nos prairies sont pas plus sales qu’avant. Ressemer une prairie dans une prairie ça marche vraiment mal. Quand c’est possible, on préfère passer par deux ou trois années de cultures avant de réimplanter une prairie »
René (63)
Impacts pour la durabilité
- Prairie rénovée rime avec quantité et qualité.
- Maintenir une prairie, c’est continuer à stocker du carbone.
- Moins d’intrants énergétiques (fuel et concentrés).
- Maintien de paysages attrayants.
- Moins de travail pour l’entretien des prairies et pour l’alimentation des animaux.
- De la fierté pour ses prairies bien valorisées.
Quelques références
- Guide pour un diagnostic prairial – Chambres Agriculture 49-53, 2009.
- Réussir ses prairies : du choix des mélanges à l’implantation – (août 2016). Herbe Limousin, 2016
- Entretenir ses prairies pour qu’elles durent – Réseau Agriculture Durable, 2011.
- La rénovation des prairies – Livret Fourrages Mieux Walonnie, 2015
- Rénovation des prairies – Gnis, 2017