Description
Le rendement en herbe
Le rendement (en tonnes de MS/ha/an) est important à connaître car il définit en partie le chargement moyen possible et le système fourrager à mettre en place. Les sources de variation du rendement en herbe sont multiples : année, saison, climat et altitude, sol, fertilisation, type de prairies. Au final, il varie entre 4 et 15 t MS/ha en France, avec des variations du simple au double selon les années sur la même parcelle.
Savoir s’adapter aux variations
C’est impératif et c’est possible !
- A court terme au pâturage (la rotation), suivre les stocks d’herbe et être réactif (fauches, complémentation, etc).
- A long terme : réduire son chargement pour mieux passer les années de crise ? Augmenter son chargement pour mieux utiliser tous les surplus ?
Augmenter le rendement
On peut agir à court, moyen et long terme.
- Limiter, par les pratiques, le vieillissement de la prairie.
- Maintenir ou introduire des espèces productives.
- Accroître la fertilité du sol (amendements, matières organiques).
- Booster la croissance par un apport d’azote minéral (sortie d’hiver et printemps).
- Faucher ou pâturer moins fréquemment pour accroître le rendement, mais réduire la qualité !
- Faire des stocks sur pied pour du rendement estival.
Produire, c’est bien
Valoriser, c’est mieux
Attention, produire ne suffit pas ! Il faut assurer quantité et qualité ingérée par le troupeau.
- Fauche tardive : pour du volume et de la fibre.
- Fauche précoce : pour de la qualité et de l’ingestion.
- Fauche des légumineuses : maîtriser les chaînes de récolte pour garder les feuilles !
- Au pâturage, viser des hauteurs de sortie basses : laisser les animaux pâturer ras !
- Accepter des petites baisses de performance par animal par une pression de pâturage assez forte, c’est garantir une bonne valorisation par ha. Au final, le rendement d’herbe valorisé, c’est presque autant que l’herbe produite si l’éleveur reste vigilant sur la maîtrise du pâturage.
Des conseils pour réussir
- Accepter les variations (entre parcelles, entre années) mais bien les gérer !
- Ne pas tout miser sur un objectif de rendement maximal. Raisonner en rendement optimum ou en équilibre du système.
- Raisonner à long terme dès que possible pour maîtriser « structurellement » le rendement (composition au semis, périodes de pâturage ou de récolte, fertilité du sol).
- Savoir anticiper ou corriger du mieux possible les aléas de rendement des prairies : réaliser des stock fourrager (pour 3, 6 ou 9 mois), prévoir des cultures à double fin, des cultures intermédiaires, etc.
- Ne pas oublier de raisonner aussi sur la qualité. Généralement, plus de quantité = moins de qualité. Et 8 t MS/ha d’une prairie multi- espèces à 16 % de MAT, c’est 30 % de protéines produites en plus qu’un ensilage de maïs à 14 t MS/ha et 7 % de MAT !
« Comment je gère les variations inter-annuelles de rendement de mes prairies ? Je maximise les stocks les bonnes années, et je charge les parcelles pâturées pour faire du stock à côté »
Albert, éleveur ovins (36)
« Je gère les écarts de rendements entre parcelles en herbe par leur taille et leur ordre de passage dans la rotation de pâturage. »
Marcel, éleveurs bovins allaitants (09)
Impacts pour la durabilité
- Prairies productives de qualité = économie de concentrés et autonomie alimentaire.
- Une bonne adéquation entre rendement et chargement, ce sont des flux de matières équilibrés et peu de pertes : l’agro-écologie en somme !
- Maintien des prairies, des troupeaux, des paysages…
Quelques références
- Optimiser le potentiel productif des prairies. Guide méthodologique 4 PraiCoS
- Agreste – Enquêtes Prairies
- Bulletin Pousse de l’herbe – Chambres d’agriculture Pays de la Loire
- Météo de l’herbe – Groupe Herbe Franche-Comté