Description
Le maxi pâturage
Dans le contexte actuel de recherche d’efficacité économique et d’autonomie protéique dans les systèmes d’élevage, l’herbe pâturée est le fourrage le moins coûteux à produire et valoriser. L’herbe est aussi un fourrage équilibré qui ne nécessite pas de correction protéique. Le
maxi-pâturage vise ainsi à profiter au maximum des atouts de l’herbe pâturée dans l’alimentation du troupeau
Une surface suffisante
- La surface accessible doit être suffisamment importante pour subvenir aux besoins des animaux, et adaptée au contexte pédoclimatique. On compte ainsi en Bretagne 50 ares par vache laitière en moyenne mais 40 à 60 ares selon la pluviométrie. Cette surface apporte une sécurité quand le silo est fermé et quand il fait sec. En dessous de ces repères (à adapter selon les espèces et les niveaux de production), des fourrages stockés devront être distribués
en été. - Pour améliorer l’accessibilité, des solutions existent : des échanges amiables, la reprise de parcelles proches des bâtiments, la création de chemins.
- Le parcellaire doit être aménagé pour faciliter le déplacement des animaux et le pâturage, même en conditions humides : des chemins de qualité et entretenus, des entrées suffisamment larges, des paddocks de taille réduite et de forme compacte (par exemple 1 are/VL/j sur prairies temporaires de l’Ouest).
Des mélanges prairiaux
- Les prairies d’associations graminées légumineuses ont des atouts indispensables au système « maxi-pâturage » :
- la production d’herbe est de qualité,
- la souplesse d’exploitation est grande,
- la période de pousse est plus importante en été (3 à 4 semaines de plus) car elles sont moins pénalisées par les températures élevées que les graminées pures,
- les temps de repousses peuvent être allongés en été grâce au trèfle.
- … et même des prairies complexes à base de fétuque élevée ou de dactyle :
- pour s’adapter au contexte pédo-climatique de certaines parcelles,
- pour permettre des modes d’exploitation plus diversifiés, associant de la pâture et de la fauche.
Des stocks sur pied l’été
- Les stocks sur pied sont des repousses d’herbe feuillue, constituées d’associations graminées – trèfle blanc, âgée de plus de 30 jours, et pâturées par les vaches lorsque la pousse d’herbe ne couvre plus les besoins du troupeau en été.
- Ils visent à allonger la période de pâturage sur juillet-août en accumulant de l’herbe en juin.
- Les stocks sur pied sont constitués juste après la maitrise de l’épi des graminées. Le taux de trèfle doit être proche de 50%. L’âge de ces stocks peut alors dépasser les 60 jours.
Des conseils pour réussir
Une conduite du pâturage précise pour réussir…
- Privilégier le pâturage tournant. Il permet d’établir un gradient de pousse pour bénéficier à chaque changement de paddock d’une herbe de qualité au bon stade. Le pâturage est conduit en paddock (3 à 4 ares d’herbe par vache par exemple).
- Au printemps :
- mise à l’herbe précoce, avec une diversité des parcelles.
- réduction puis arrêt de la distribution de fourrage dés que la pousse couvre les besoins.
- distribution éventuelle de foin et d’enrubannage pour réagir face aux aléas climatiques.
- Le pâturage d’été est préparé par des fauches :
- sur les surfaces excédentaires au printemps (25 ares par vache suffi sent pour le pâturage au printemps en zone favorable – le reste doit être coupé).
- d’autant plus précoce que la parcelle est séchante et que l’on constitue des stocks sur pied.
- étalées dans le temps pour répartir les repousses d’été.
- Consommer les stocks sur pied en été, au fi l avant pour ne pas les gaspiller.
- A l’automne :
- les fourrages stockés sont rationnés pour valoriser toute l’herbe.
- le pâturage se poursuit tant que les conditions le permettent.
« Mon objectif de réduire les coûts de production est atteint. Les performances laitières de mon troupeau (62 VL) se sont maintenues, et
les résultats économiques améliorés. Je suis désormais plus à l’aise dans mon système (qualité du travail, respect de l’environnement…) »Dominique, éleveur bovins lait (Plancoët – 22)
Impacts pour la durabilité
- Le coût alimentaire est optimisé.
- Economie de carburant : moins de stocks à récolter et distribuer, moins de lisier à épandre.
- Moins de risques de fuites d’azote et d’érosion des sols.
- Moins de temps à distribuer des fourrages conservés mais aussi à racler, pailler, ou entretenir le couchage.
Quelques références
- Guide méthodologique : organiser le pâturage et gérer le parcellaire – PRAICOS, Institut de l’élevage, 2014.
- Guide pratique de l’éleveur : produire avec de l’herbe, du sol à l’animal – CA Bretagne, Pays de la Loire, 2011.
- Bien conduire le pâturage pour optimiser la valorisation de l’herbe – Groupe Herbe Franche comté, 2017.