Description
J’économise de l’azote grâce au pâturage
La complémentation azotée des rations des herbivores a un coût élevé. Elle repose souvent sur l’achat d’aliments concentrés provenant de l’étranger (tourteaux de soja). En favorisant le pâturage, l’éleveur met à disposition de ses animaux un fourrage très digestible et équilibré. Il ne nécessite souvent aucun correcteur azoté.
L’herbe pâturée : une excellente valeur nutritive
Au stade végétatif et avec un pâturage régulier dans le temps, l’herbe a une très bonne valeur nutritive. Les graminées et légumineuses pérennes renouvellent en permanence leur feuillage.
En conséquence, prélevée régulièrement, l’herbe perd peu de qualité au fil des saisons. C’est principalement la croissance et la quantité d’herbe produite qui sont conditionnées par
le climat.
Disponible pour l’animal
Au pâturage, l’animal « profite » de l’intégralité des nutriments présents dans l’herbe fraîche. Ce n’est pas le cas des fourrages conservés (ensilage, foin), qui ont perdu lors de la conservation
une partie de leur valeur, et notamment azotée.
Un faible besoin de fertilisation azotée des prairies pâturées grâce aux restitutions et à l’abondance des légumineuses
Les prairies pâturées ont un besoin réduit en fertilisation azotée grâce aux restitutions animales et aux légumineuses.
- Les fèces et l’urine restitués au pâturage contribuent de façon importante à l’apport de fertilisants sur prairies (azote, minéraux). Ils stimulent la vie microbienne du sol, favorisant
ainsi la minéralisation. - Le pâturage favorise l’accès à la lumière des plantes les plus petites, notamment certaines légumineuses (trèfles, lotier). Lorsque les légumineuses sont bien présentes, la quantité
d’azote atmosphérique fixée peut atteindre 80 kg N/ha/an. La fertilisation azotée à apporter peut ainsi souvent être réduite d’au moins 50%.
Des conseils pour réussir
- Favoriser les légumineuses, en limitant la fertilisation azotée et en pâturant régulièrement pour leur donner accès à la lumière (notamment au début de saison).
- Favoriser une herbe de qualité pour limiter le recours aux concentrés azotés : mise à l’herbe précoce, exploitation au stade végétatif, temps de repousses adapté,
fauche des refus, ébousage éventuel, pas d’apport de lisier au cours du pâturage… - En pâturage continu, ne pas hésiter à utiliser un fil arrière pour laisser un temps de repousse suffisant aux espèces les plus appétentes.
- Surveiller la disponibilité en P et K des sols qui n’en sont pas trop pourvus, car les légumineuses en sont assez exigeantes.
« Quelles que soient les années, c’est à la saison de pâturage que je dégage le plus de marge sur la production »
PB à Tauves (63)
« On supprime complètement le concentré azoté du mois d’avril au 10 octobre. »
CC à Bongheat (63)
Impacts pour la durabilité
- Le pâturage, avec peu d’apport d’azote minéral, réduit notablement les achats à la fois en engrais et en concentré azoté.
- Le pâturage limite les risques de pollution et favorise la diversité botanique au sein de la prairie.
- Le pâturage permet de réduire les interventions liées à la fertilisation : les légumineuses captent l’azote, le troupeau s’occupe de l’épandage : moins de travail pour l’éleveur.
Quelques références
- Guide de fertilisation prairies et cultures fourragères – Chambres d’agriculture Auvergne, 2016
- Bien conduire le pâturage pour optimiser la valorisation de l’herbe – CR Bourgogne Franche Comté, 2017.
- Les légumineuses pour des systèmes agricoles et alimentaires durables – Schneider et Huyghe, ed Quae, 2015 (en accès libre).
- Guide de la fertilisation azotée – Comifer. Editions la France Agricole, 2017.