Description
Diagnostiquer l’état de vos prairies : de l’observation du couvert à son amélioration
Milieu vivant, la végétation d’une prairie évolue sous les effets conjugués des pratiques d’exploitation et des conditions de milieu. Dans certains cas, la combinaison de ces deux facteurs peut conduire à une évolution du couvert prairial.
Les signes de dégradation
Le vieillissement d’une prairie installée, c’est l’apparition de zones de sol nu et d’espèces nouvelles, une diminution de la productivité et de la qualité. Cette évolution négative du couvert est liée à la combinaison de plusieurs facteurs qui font évoluer de façon prématurée la végétation.
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- La pratique d’un surpâturage estival, amplifié par une sécheresse marquée,
- Un pâturage de début printemps en situation de mauvaise portance (sols argileux humides, chargement excessif …),
- Une rupture dans les modes d’exploitation (fauche tardive en place d’un pâturage intensif et précoce…).
Connaître la flore
L’observation de la prairie permet de relever différents indicateurs pour qualifier son vieillissement : nombre d’espèces, présence d’espèces indésirables… Ceux-ci
nous renseignent sur l’état du couvert végétal, sa valeur fourragère, ses possibilités d’évolution et les pratiques à adopter.
Des conseils pour réussir
Dégradation de niveau 1 : améliorer par les pratiques
- Éviter le pâturage en conditions difficiles et le « matraquage.
- Alterner fauche et pâturage.
- Assurer un nettoyage automnal sans surpâturage avant le repos hivernal.
- Réaliser un désherbage localisé des espèces indésirables.
- Pratiquer des apports de fumier vieilli ou de compost.
Dégradation de niveau 2 : pratiquer un sursemis
- Renforcer et compléter la flore existante sans détruire le couvert en place.
- Une technique légère et simple à mettre en oeuvre mais exigeante car réalisée dans un milieu très concurrentiel.
- Changer ses pratiques d’exploitation ! (voir niveau 1).
Dégradation de niveau 3 : la rénovation s’impose
- Détruire totalement la végétation, par voie mécanique ou chimique, pour contrôler les espèces indésirables (chardons des champs, rumex crépu, orge des rats, brome mou).
- Ressemer la prairie, si possible en intercalant des cultures annuelles.
« La prairie occupe une place centrale dans notre système car elle offre à la fois stabilité et sécurité du système fourrager. Mais elle a
besoin d’être respectée pour résister à l’épreuve du temps ! Cela passe par le respect de quelques principes de base : je les laisse tranquilles au moins 1 à 2 mois en hiver, je retarde la pâture de printemps si les sols sont trop humides dans nos limons humides et battants et j’évite le pâturage trop ras qui fragilise le couvert végétal »Pascal, éleveur laitier sud Ille et Vilaine.
Impacts pour la durabilité
- Bien soigner sa prairie évite une rénovation souvent coûteuse.
- Les prairies de longue durée stockent du carbone (500 kg/ha/an) dans la matière organique du sol.
- Limitation de l’érosion et des fuites de nitrates.
- Une prairie qui dure, c’est moins de travail.
Quelques références
- Guide pour un diagnostic prairial – Chambres Agriculture 49-53, 2009.
- Quel entretien pour les prairies permanentes ? De l’amélioration par les pratiques à la rénovation totale – Pierre, Fourrages n°213, 2013.