Description
Le pâturage, pour quels bienfaits ?
Même si de nombreux systèmes d’élevage modernes envisagent les choses autrement, la place d’un herbivore est de vivre et de s’alimenter dans des prairies. Il existe d’autres arguments que ceux techniques, économiques et liés au travail qui plaident pour faire pâturer les animaux d’élevage. La société, les consommateurs et les usagers des territoires ruraux aspirent à ce que les animaux d’élevage pâturent. Leurs arguments sont éthiques, de santé humaine, gastronomiques et environnementaux.
Bien-être animal
Les herbivores sont des animaux naturellement adaptés au pâturage. L’éleveur doit cependant veiller à ce que les conditions de vie y garantissent effectivement le bien-être des animaux. Les
prairies doivent en particulier leur apporter une alimentation équilibrée et correspondant à leurs besoins, en quantité et en qualité, sans excès ni déficit !
Qualité des produits
Avec le pâturage, les teneurs des produits laitiers et de la viande en acides gras saturés diminuent alors celles en acides gras polyinsaturés, en terpènes et en vitamines A et E augmentent.
Cela confère des qualités particulières aux aliments :
- Beurres plus jaunes, fondants et tartinables
- Viandes bovines plus rouges et viande d’agneau plus tendre
- Goût des fromages plus marqué
Paysage et environnement
Le pâturage contribue au maintien des paysages et à l’animation des territoires, au bénéfice des habitants et des utilisateurs du monde rural. L’intensification des pratiques, l’arrêt de
l’élevage, la mise en culture des prairies et la déprise agricole participent à la disparition des troupeaux pâturants.
Des conseils pour réussir
Pour que le pâturage des animaux d’élevage soit effectivement bien perçu par la société et bénéfique pour les animaux et l’éleveur, il faut veiller à respecter les principes de
bien-être, garantir la qualité des produits et agir pour les paysages :
- Favoriser la diversité des prairies pour limiter le besoin de complémentation.
- Donner accès à un abreuvement suffisant et de qualité.
- Offrir des zones d’abri et de repos naturelles ou, à défaut, artificielles.
- Permettre l’expression des comportements naturels et notamment les interactions sociales entre animaux, par des espaces bien dimensionnés et ouverts.
- Surveiller les sources de danger comme la présence de plantes toxiques, de prédateurs sauvages ou de chiens errants, les conditions climatiques extrêmes (orages, canicule…)
- Eviter les clôtures susceptibles de blesser les animaux.
- Éviter le surpâturage, pouvant induire la dégradation et la pollution du milieu.
- Maintenir, voire introduire, des haies, arbres, bandes agroforestières, mares et bosquets, pour favoriser le développement de la biodiversité.
« Pour moi le pâturage a un fort lien avec la biodiversité floristique et le paysage, en plus de garantir une meilleure qualité de produits que j’achète, que ce soit pour la viande ou les produits laitiers »
Chloé D., consommatrice
Quelques références
- Les Prairies au service de l’élevage – Couvreur et al., 2018, Ed. EDUCAGRI.
- Faire pâturer des vaches laitières : les intérêts ressentis par les éleveurs laitiers du Nord-Pas de Calais et leur perception des attentes de la société – Jacquerie et al., 2017, in Colloque RMT BEA, Rennes.