Description
Quels changements dans le travail avec plus de pâturage ?
La transformation des élevages vers un fonctionnement avec plus de pâturage se déroule sur plusieurs années. Elle implique des évolutions du système fourrager (augmentation de la place du pâturage, changement des espèces cultivées,…). Ces choix sont très liés aux attentes, motivations et expériences de l’éleveur et modifient l’organisation du travail.
Le travail, un élément déclencheur
Le travail est un élément essentiel de la transition de systèmes fourragers à base d’ensilage de maïs vers des systèmes plus pâturants. L’augmentation de la part d’herbe et du pâturage est fréquemment envisagée comme une solution à plusieurs préoccupations que se pose l’éleveur ou aux attentes d’évolution du métier.
La charge de travail évolue
Durant les premières années de la transition vers un système plus pâturant, la charge de travail de l’éleveur augmente, suite à l’accroissement des surfaces en herbe.
- Un investissement en temps est nécessaire. La mise en place d’un pâturage efficace suppose la plupart du temps l’aménagement des chemins d’accès aux parcelles, l’automatisation de l’abreuvement, la subdivision de parcelles, etc.
- L’éleveur doit en être conscient et accepter ces changements pour bien vivre la transition de système fourrager qu’il opère. Mais par la suite la charge de travail diminue ainsi que le stress lié aux récoltes.
- Dans un système basé sur l’ensilage de maïs, le rendement dépend des conditions climatiques de l’été, ce qui induit un stress lié à l’incertitude météo sur cette période délicate.
- A l’opposé , dans un système herbager les stocks fourragers sont assurés dès le printemps. Il y a également moins de « coups de bourre » à cette période induits par les récoltes des dérobées, les épandages d’effluents d’élevages, les semis de maïs, etc.
Une remise en question du métier
Finalement, le processus de changement à l’oeuvre chez l’éleveur entraîne un véritable changement de métier. Ce qu’il fait, ce qu’il pense et ce à quoi il tient évoluent durant sa transition vers un système plus pâturant.
Des conseils pour réussir
- Aménager son parcellaire pour gagner en efficacité sur la gestion du pâturage.
- Regrouper son parcellaire, s’il est éclaté, par des échanges de terres lorsque c’est possible.
- Faire pâturer le maximum de parcelles pour maîtriser les coûts d’alimentation.
- Garder un chargement cohérent.
- Se donner la possibilité d’implanter des prairies temporaires adaptées au contexte pédoclimatique et aux usages.
- Garder la possibilité d’affourager en vert au début de la transition.
- Valoriser les zones à pâturer par le pâturage tournant.
- Diversifier progressivement la chaine fourragère pour s’adapter à l’aléa climatique en ayant la souplesse de faire des récoltes précoces en ensilage ou enrubannage, complémentaires aux récoltes de foin.
- Aller voir des éleveurs qui pratiquent pour prendre de bonnes idées et échanger sur son projet.
- Se former sur la gestion du pâturage.
« Essayer de diminuer le travail de tracteur, d’être moins dans les champs sur le tracteur tout en essayant de garder le même revenu
mais en travaillant moins. Et toujours être en train de traiter ce n’est pas forcément intéressant…»Cédric, éleveur laitier (grand ouest)
« Le pâturage c’est une balade et un plaisir de voir les vaches couchées dans l’herbe ; on peut bien les observer Au printemps, on est comme les bourgeons, on a hâte de sortir ! »
Emilie, éleveuse laitier (grand ouest)
Impacts pour la durabilité
- Diminution des coûts d’alimentation
- Diminution des consommations de carburant et des besoins en mécanisation
- Moindre sensibilité aux aléas économiques et climatiques
- Augmentation de la biodiversité
- Réduction du stress
- Plaisir de l’éleveur dans son métier
- Image positive de l’élevage
Quelques références
- Atteindre l’autonomie alimentaire dans les exploitations d’élevage – Hostiou et al., Travaux et Innovations, 2014.
- Les défis de l’herbe et du conseil « Prairies » vus par les éleveurs et leurs conseillers – Frappat et al., journées 3R, 2012.
- Facilité les transitions vers des systèmes plus autonomes. – Casdar Praiface. RAD, 2014.