Description
Transition : adapter les animaux à de nouvelles conditions
Le pâturage constitue rarement le seul mode d’alimentation des herbivores domestiques. Lorsque l’herbe pâturée redevient un constituant important du régime, que l’animal doit prélever par lui-même dans un environnement où il est moins protégé qu’en bâtiment, le respect d’une période de transition doit permettre aux animaux de mieux s’adapter (ingestion, métabolisme et comportement) à ces nouvelles conditions en toutes saisons. Sans risquer un incident de santé plus ou moins grave (météorisation, entéro-toxémie).
Pas si simple d’y aller
- Mettre à l’herbe dans les meilleures conditions possibles : pas toujours facile ! Des parcelles portantes et des conditions printanières tous les ans à la mise à l’herbe, çà ne se commande pas. Pour éviter des conditions trop délicates, il faut parfois prolonger longtemps l’offre de fourrages conservés.
- Certains changements de régime ne disent pas leur nom… Elargir le pâturage sur des repousses riches en trèfle peut être aussi perturbant qu’une mise à l’herbe. Le rationnement est une précaution pour limiter les comportements boulimiques, ainsi que la distribution de foin avant l’accès à la parcelle quand les risques sont trop importants.
Diversifier l’alimentation
Il n’est pas question d’obliger brutalement les animaux à ne consommer que de l’herbe pâturée ! Il faut associer, pendant au minimum 2 à 3 semaines, une ration diversifiée associant fourrage conservé et fourrage pâturé. Il faut pouvoir disposer d’un temps d’accès en bâtiment (nuit par exemple ou quelques heures après la traite) avec un fourrage à l’auge ou en râtelier. Ou mettre à disposition du foin ou de l’enrubannage dans un râtelier de pré.
Des conseils pour réussir
- Une ambiance favorable et des prairies portantes.
- Au printemps, sortir tôt pour limiter les quantités d’herbe ingérées : donc continuer d’offrir des fourrages conservés.
- A l’automne (voire en été) mettre du fourrage conservé à disposition de manière progressive.
- Moduler la durée de sortie selon les conditions (météo, portance).
- Le maintien de nuit en bâtiment est un moyen pour moduler les conditions de la transition.
- Engager la transition sur les parcelles destinées à être pâturées plutôt que fauchées.
- Accepter les fortes variations journalières de consommation du fourrage conservé.
- Moins de 15 jours de transition alimentaire doit rester exceptionnel.
- En cas de transition avec des prairies riches en légumineuses, il est prudent de distribuer du foin, afin de limiter le risque de météorisation.
- Une transition réussie réclame de l’anticipation.
« On attend cette mise à l’herbe depuis si longtemps !!! Des conditions aussi idéales, c’est inespéré… et rassurant à la fois : l’ambiance est quasi estivale, la portance revenue et en prime, il y a même de l’herbe à pâturer ! ne reste plus qu’à les convaincre de continuer à manger encore un peu de foin… »
Rémi L., éleveur bovin lait (88)
Impacts pour la durabilité
- Ménager de bonnes transitions alimentaires préserve les animaux de troubles de performances qui peuvent être très sévères et pénaliser les productions animales.
- Prendre soin de ses prairies et de ses animaux doit être la première préoccupation d’un éleveur d’herbivores soucieux de son environnement.
- Des herbivores productifs et en bonne santé au pâturage donnent une image résolument positive de l’élevage à la société civile.
Quelques références
- Bien conduire le pâturage pour optimiser la valorisation de l’herbe – CA Bourgogne Franche Comté, 2017.
- Guide pratique de l’éleveur : produire avec de l’herbe, du sol à l’animal – CA Bretagne et Pays de Loire, 2011.
- La mise à l’herbe ; une transition à bien maîtriser – CA 40.
- Pour une bonne mise à l’herbe – Idele. 2016
- Dossier : Réussir sa mise à l’herbe : un enjeu économique et sanitaire – CA Provence-Alpes-Côte d’Azur