Description
Trop d’herbe !
L’herbe perd sa valeur nutritive à mesure de l’avancement de sa maturité et devient plus difficile à pâturer. Il faudra plus de temps pour exploiter une parcelle. L’herbe sera alors plus vieille sur les parcelles suivantes donc moins bonne et avec des pertes par refus, qu’il faudra
gérer… C’est l’effet boule de neige. Il faut au contraire impérativement maintenir son rythme de pâturage.
Le constat : j’ai trop ou je vais avoir trop d’herbe
- Le trop d’herbe s’apprécie en fonction de la période et du type de prairie :
- une hauteur d’herbe dans les parcelles supérieure à 15 cm,
- un stock d’herbe disponible (SHD) ou un nombre de jours d’avance trop important compte tenu de la période.
- Pourquoi en suis-je là ? Plusieurs explications possibles :
- un chargement trop faible au printemps (UGB/ha),
- une mise à l’herbe trop tardive,
- une fermeture des silos trop tardive,
- une complémentation en fourrages inadaptée par rapport à la pousse de l’herbe,
- un pâturage perturbé et retardé par des conditions météorologiques défavorables,
- une pousse de l’herbe exceptionnelle…
Les remèdes : faucher ou pâturer différemment
- La fauche. Indispensable si la parcelle présente une hauteur d’herbe > à 15-20 cm. La parcelle pourra réintégrer le cycle de pâturage après la repousse.
- Le pâturage par d’autres animaux. Si la parcelle est obligatoirement pâturée, augmenter le chargement en y faisant entrer d’autres animaux (lot de jeunes animaux par exemple). S’il y a besoin de faucher ou de broyer les refus, la date de fauche ne doit pas être éloignée de plus de 18-20 j du prochain passage.
- Un pâturage de stocks sur pied. Une solution d’autant plus envisageable que la prairie est riche en légumineuses et avec une flore diversifiée (prairies multi espèces, prairie permanente) qui lui confère une bonne souplesse d’exploitation.
Des conseils pour réussir
- Anticiper la saison de pâturage (effectif, surface de base, déprimage, parcelles éventuellement fauchables).
- Tenir un planning de pâturage ou un calendrier de pâturage pour disposer de repères.
- Suivre la pousse de l’herbe (tour de parcelles hebdomadaire).
- S’adapter à la pousse de l’herbe : la fermeture des silos, l’adaptation de la complémentation. Les transitions alimentaires ne se décrètent pas à l’avance.
- Anticiper les évolutions météo.
- Ne pas hésiter à mettre d’autres animaux au pâturage, de façon transitoire (jeunes, autre lots).
- Utiliser les outils de prévision de pâturage basés sur des modèles de croissance d’herbe utilisables pour votre zone climatique et vos types de prairies (pâture plan, Herb’avenir…).
« Plutôt que de laisser les vaches laitières une journée de plus dans la parcelle, j’ai fauché et laissé les refus sur place en l’état. Après deux
jours de beau temps, j’ai remis les vaches sur la parcelle la nuit et elles en ont consommé la plus grande partie sans rechigner et sans perte de lait. »J. Beal, éleveur bovins lait à Sugères (63)
« Quand ça déborde, je saute une parcelle et je la récolte en enrubannage dés que la fenêtre météo est bonne. Priorité au pâturage de qualité ! »
Daniel, éleveur de brebis laitières à Barcus (64)
Impacts pour la durabilité
- J’économise du concentré en recalant le système de pâturage et en réalisant des stocks.
- Je gère mieux l’herbe, donc je consomme moins d’énergie et j’améliore l’autonomie alimentaire de mon troupeau.
- Je valorise mieux mes prairies sans travailler plus.
- Je me dégage du temps pour d’autres choses.
Quelques références
- Guide méthodologique PRAICOS : Organiser le pâturage et gérer le parcellaire – Institut de l’Élevage, 2014.
- Guide pratique de l’éleveur : produire avec de l’herbe, du sol à l’animal – Chambres d’Agriculture de Bretagne et des Pays de la Loire, avril 2011.
- Bien conduire le pâturage pour optimiser la valorisation de l’herbe – CRA Bourgogne Franche Comté, 2017.
- Gestion des fauches en système viande – Cap élevage n°33, CA Bretagne, 2009.