Description
Tirer parti de la diversité des prairies ?
A l’échelle du système fourrager, utiliser la complémentarité des prairies permet de :
- sécuriser la production de fourrages toute l’année en quantité et en qualité ;
- mieux supporter les aléas climatiques en jouant sur la diversité des sols et de la flore
des prairies.
Organiser l’utilisation des ses parcelles
- Classer les parcelles selon leurs caractéristiques : type de sol, portance, fertilité, composition floristique, précocité, souplesse d’exploitation.
- Planifier l’utilisation des prairies pour l’année, selon ces caractéristiques :
- pâturer les surfaces les plus précoces en premier quel que soit le mode de pâturage adopté.
Cela permet d’offrir aux animaux un fourrage à un stade peu avancé et donc avec une bonne valeur nutritive. - faucher d’abord les surfaces précoces ou productives pour éviter une dégradation trop rapide de la valeur nutritive.
- faucher dans un second temps les surfaces plus tardives ou riches en légumineuses car leur valeur nutritive est plus stable dans le temps, ainsi que les parcelles moins productives pour garantir une récolte suffisante.
- pâturer les surfaces les plus précoces en premier quel que soit le mode de pâturage adopté.
Anticiper et s’adapter
- Identifier les aléas possibles (portance, sécheresse, canicule, chaleur, ralentissement de la pousse) et les réponses permises par la diversité des prairies.
- Adapter les pratiques de gestion aux caractéristiques des parcelles et aux contraintes climatiques pour ne pas détériorer la flore présente.
Des conseils pour réussir
- Diviser le parcellaire en zones homogènes pour permettre une gestion différenciée.
- Raisonner la fertilisation car elle est à double tranchant. Elle favorise la productivité mais réduit la souplesse d’exploitation.
- Privilégier la fertilisation organique sur les prairies de fauche.
- Eviter de dégrader les prairies permanentes qui ne peuvent pas être retournées (bordure de cours d’eau, terrain très superficiel ou à forte pente).
- Protéger les fossés, haies, arbres isolés…
- Se garder la possibilité de changer de mode d’exploitation en alternant fauche et pâturage.
- Augmenter la diversité des prairies en semant des prairies multi espèces.
- Ne pas hésiter à valoriser les haies et arbres.
- Utiliser les typologies de prairies de votre secteur pour vous aider à caractériser les vôtres.
« En année humide on donne plus grand (en prenant sur les prairies destinées à la fauche) pour que les vaches n’abîment pas les champs.
En année plus sèche, on donne un peu moins pour limiter les refus. C’est possible car on peut convertir facilement une prairie de fauche en
pâture ou l’inverse selon les conditions climatiques. Mais il faut anticiper car notre priorité est de tourner sur de l’herbe pas trop haute.
Cela demande de l’observation régulière de l’évolution de pousse de l’herbe.»Jean-Marc Lançon, Jura (39)
Impacts pour la durabilité
- Des prairies diversifiées permettent de pâturer plus longtemps en économisant fourrages et concentrés
- Bien utiliser des prairies variées, c’est donner de la valeur à la biodiversité présente pour concilier production et environnement
- Des prairies diversifiées contribuent à l’agrément du paysage
- Tirer partie de la diversité de son exploitation constitue une fierté pour l’éleveur
Quelques références
- Prairies permanentes. Des références pour valoriser leur diversité – Institut de l’élevage, 2011
- Guide pour un diagnostic prairial – CA 49, 2003
- Une typologie multifonctionnelle des prairies du Massif central – Carrère et al., Fourrages, 2012
- Le Massif Vosgien : typologie des prairies naturelles – CA 88, 2006
- et de nombreuses typologies régionales à votre disposition !