Description
Pâturer plus longtemps !
Des ressources fourragères peuvent être pâturées presque toute l’année par le troupeau sauf quand la portance des sols ne le permet pas. Il s’agit de les prévoir, de les piloter et de les assembler pour que le menu de nos animaux soit «maxi pâturage» le plus longtemps possible ! Il faut oser le pâturage, même si le premier pas n’est pas le plus facile à faire.
Diversifier ses prairies
- Choisir des types de fourrages contrastés pour leur précocité, leur capacité de pousse en hiver ou en été, leur comportement face au stress (sécheresse, submersion, piétinement).
- Introduire des légumineuses (trèfles mais aussi luzernes, sainfoin, lotier) et autres espèces (chicorée, plantain).
Oser pâturer
- Sortir tôt en fin d’hiver pour déprimer les parcelles et étaler leur production printanière.
- Débrayer des parcelles au printemps pour venir les brouter en été (stocks sur pied).
- Valoriser les repousses d’automne, souvent d’excellente qualité.
- Ne pas hésiter à faire du pâturage à temps partiel (quelques heures/jour) en élevage laitier.
Mobiliser d’autres ressources fourragères
- Installer des cultures fourragères annuelles à pâturer pour combler les périodes délicates :
- des graminées estivales (millet, moha, sorgho) et des colzas fourragers pour l’été ;
- des betteraves, navets, céréales ou associations céréales-protéagineux pour l’automne et l’hiver.
- Exploiter si nécessaire vos cultures intermédiaires.
- Offrir des ressources ligneuses complémentaires pour l’été et l’automne : bosquets, haies, agroforesterie.
Des conseils pour réussir
- Rendre pâturable le maximum de la surface accessible.
- Assurer un bon accès aux parcelles en prévoyant :
- des chemins résistants aux conditions humides,
- des clôtures efficaces,
- des points d’eau et des zones d’abris.
- Valoriser les prairies âgées pour leur bonne portance à l’automne et en hiver.
- Privilégier systématiquement le pâturage plutôt que la constitution de stocks. Aller chercher tout ce qui pousse !
Mais aussi :
- Prévoir des stocks de sécurité (3 à 6 mois) pour supporter des aléas climatiques en y touchant le moins possible !
- Accepter une certaine irrégularité de l’alimentation (quantité, qualité).
- Eviter le surpâturage estival.
« Ce sont mes prés en chicorée qui me font passer l’été. »
Louison B., éleveur laitier en gâtine (79)
« Mes brebis restent 1 mois au navet en décembre. Elles mangent tout, la feuille et la racine. J’économise 2 ballots de foin par jour ! »
Eric P., éleveur ovin à Lassay (53)
Impacts pour la durabilité
- La tonne de matière sèche au pâturage revient 3 fois moins cher qu’en ensilage ou en foin !
- Forte réduction des consommations d’énergie et d’eau (irrigation en particulier).
- Restitution directe d’éléments fertilisants sur la parcelle pâturée.
- Moins de travail pour l’éleveur : c’est le troupeau qui récolte.
- Diversité des paysages.
- Qualité nutritionnelle et image des produits animaux.
Quelques références
- Guides méthodologiques PRAICOS « Développer l’autonomie fourragère et alimentaire en élevages » et « Sécuriser le système fourrager face aux aléas climatiques ». – Institut de l’Élevage, 2014.
- Guide pratique de l’éleveur : produire avec de l’herbe, du sol à l’animal – Chambres d’Agriculture de Bretagne et des Pays de la Loire, avril 2011.